Photographie originale de Géo Ichtchenko
Pierre Péju
Le Bibliotaure
Editions LE VERBE ET L’EMPREINTE
Atelier d’art – 38380 Saint-Laurent-du-Pont
La boîte noire
Il existe des chercheurs de trésors, d’épaves ou de grottes ornées.
Pierre Péju et Geo Ichtchenko font partie des chercheurs de bibliothèques souterraines. Après des années passées à arpenter la Chartreuse à fouiller plis et replis de la montagne, ils ont, – miracle ! – l’un et l’autre mais séparément, découvert l’entrée de ce lieu mystérieux que les légendes évoquent depuis si longtemps, et dont certains textes exhumés par les ethnologues disent de façon énigmatique : « elle est comme une tombe qui contiendrait le monde », elle est « un tombeau ou l’esprit demeure vivant et l’imaginaire incandescent ».
On raconte que lorsque Howard Carter, premier à jeter un coup d’oeil par une brèche étroite dans la chambre funéraire de Toutânkhamon et pressé par ses compagnons de dire ce qu’il voyait, répondit sans pouvoir s’arracher à sa contemplation : « je vois des merveilles ! » Difficilement remis du choc de leur visite dans le clair-obscur, la profondeur et l’étrangeté de ce labyrinthe hanté par le Bibliotaure, Geo Ichtchenko et Pierre Péju déclarèrent aussi : « nous avons vu des merveilles ! ». « Nous avons trouvé des livres, oui, mais qui étaient bien plus que des livres ! Des univers entiers résumés dans une langue inconnue ».
Pour donner une idée de ces merveilles, il existe désormais une boîte noire, boîte précieuse, chargée d’écritures, de gravures, de photographies, mais surtout du plus passionnant catalogue qu’un bibliophile puisse rêver.
Marc Pessin a passé cinq longues années à la confection de ce coffret qui se veut maquette ou métonymie de la bibliothèque souterraine.